Le Président Eyadema ne voulait pas de Bolloré sur le port de Lomé

Au lendemain de la prise de possession officielle du port de Lomé par le groupe Bolloré, il est bon de se souvenir des raisons qui avaient incité feu le général Eyadema, alors Président de la République du Togo, à confier la libéralisation de la manutention sur le port de Lomé à Progosa plutôt qu’à Bolloré.

Le général Eyadema se méfiait des intentions de Bolloré dans la mesure où celui-ci concentrait ses activités sur le port d’Abidjan : le développement du port de Lomé, qui a toutes les qualités requises pour s’imposer comme un grand hub sur la côte ouest-africaine, risquait de concurrencer fortement l’activité de Bolloré à Abidjan. Le général Eyadema craignait par conséquent que Bolloré n’ait tout intérêt à freiner plutôt qu’à encourager l’essor du port de Lomé.

Le courrier ci-dessous lui donne pleinement raison. Dans cette lettre de février 2002, Gilles Alix, n°2 du groupe Bolloré, fait ouvertement part à Jacques Dupuydauby de ses réticences quant au développement du port de Lomé. C’est d’ailleurs cette divergence de vues fondamentale entre Bolloré et Dupuydauby qui a par la suite entraîné la rupture de leur collaboration.

Le « Ministre Conseiller » du Président Faure Gnassingbé, Charles Debbasch (pourtant lui-même autrefois très hostile à la présence de Bolloré à Lomé), serait probablement bien inspiré de relire avec attention ce courrier éloquent dont il a connaissance depuis les origines…

Lettre de Gilles Alix à Jacques Dupuydauby, 26.02.02