Le « Ministre Conseiller Debbasch » : de l’escamoteur au prestidigitateur…

La magie, ou plutôt la prestidigitation, ou encore l’escamotage (« escamoteur » vient du mot espagnol : « comodator », qui signifie : «joueur de gobelets »), dont la pratique remonte à l’Antiquité, fut jadis le monopole des devins et des enchanteurs. Puis les bateleurs, jongleurs et charlatans s’en firent, à leur tour, un moyen habile de duper le public, en l’émerveillant par des exercices dont ils se transmettaient les secrets par tradition (Blix by Sebastian Schmieg – wordpress).

Dès le Moyen Âge, les escamoteurs font leur apparition dans les foires et marchés aux côtés de ceux que l’on appelait les charlatans… Eh oui, déjà ! Ils étaient là pour distraire le peuple et vivaient de leurs attractions…
Puis, dès les XVIII° et XIX° siècles, les escamoteurs sont devenus par extension les voleurs et escrocs de toute sortes qui abusaient de la crédulité des braves gens. Dans un article de 1833 (www.france-pittoresque.com/metiers/19.htm), on remarque déjà que nombre de prétendus  alchimistes, tous parés des vertus de la science, n’étaient autres que des escamoteurs tout juste bons à duper leur prochain…

Il en est de même de ces joueurs de bonneteau que l’on voit, ici où là, dans le quartier de Barbes, gagnant leur vie de l’escamotage au gobelet…

Alors pourquoi aujourd’hui ce bref mémoire sur l’art de l’escamotage ? La réponse en est toute simple, et c’est encore une fois le site www.republicoftogo.com qui en fut l’inspiration.

Il vous souvient certainement qu’hier, un communiqué émanant d’avocats anonymes a été publié nous informant qu’aucune condamnation pénale ne pesait sur M. Debbasch, qu’aucun mandat d’arrêt ne pesait sur lui, qu’aucune procédure pénale n’était en cours, etc.

C’est ainsi que ces souvenirs sur l’escamotage, ancêtre de la prestidigitation, me sont revenus. L’escamotage ressurgissait au Togo… Les avocats ? escamotés ! L’affaire Vasarely ? escamotée !

Et pourtant, il existe bien une affaire Vasarely : il suffit pour s’en convaincre de consulter Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Debbasch). Mieux, si l’on se réfère à ce site, M. Debbasch aurait fait l’objet d’une précédente condamnation en 1980 pour contrefaçon, et il serait en examen pour blanchiment et organisation d’insolvabilité !

Manifestement, il s’est passé quelque chose ! Comment ces condamnations définitives, cette mise en examen ont-elles disparu ? Quelle pierre philosophale judiciaire notre escamoteur  a-t-il trouvé pour ainsi blanchir sous le communiqué ?

Escamoté aussi, le mandat d’arrêt qui avait valu à notre Ministre prestidigitateur quelque séjour prolongé en « Bruxellie »… (www.lefigaro.fr/actualite/2007/05/21/01001-20070521ARTFIG90025-charles_debbasch_en_residence_surveillee_a_bruxelles.php).

Bref, un artiste de l’escamotage qui ferait bien de partager son secret avec le Président qu’il conseille : escamoter l’opposition, un rêve politique millénaire !

Ne doutons pas que dans son prochain tour de « «passe passe », l’artiste nous dévoilera ses avocats qui nous donneront tous les éléments d’information utiles à expliquer cette résurrection civile et judiciaire… A moins qu’à nouveau nous ne sombrions dans le spectacle : wait and see !

Republic of Togo, « Les avocats de Charles Debbasch réagissent », 22.06.09